Idée 5 : Le philosophe est donc un homme libre par rapport à la temporalité et à la spatialité.
C’est une pensée de la transcendance. Il est l’homme de partout certes, mais finalement de nulle part. il se situe toujours, selon Jankélévitch, « quelle que part dans l’inachevé ». La quête philosophique de la vérité ignore toute longitude et toute latitude.
Idée 6 : Avec Platon, la philosophe échappe à la contingence du monde sensible pour, via l’ascension dialectique, s’élever à la contemplation de vérités éternelles. Le monde des Idées, de l’épistémè est le lieu par excellence de connaissances absolues, parfaites échappant au balancement et au changement incessant. La philosophie est donc, non pas quête d‘une vérité, celle du moment, mais quête de la vérité absolue qui transcende l’historicité et la temporalité.
Socrate est Socrate, non pas parce qu’il a de particulier comme Athénien, mais parce qu’il a le général comme modèle moral.
Conclusion partielle : La philosophie apparaît donc inexorablement comme pensée transcendant, générale et universelle. En cela, elle n’a ni coloration de lieu ni saveur d’un espace précis.
Transition : Mais, si la philosophie aspire à l’universalité, C’est-à-dire à transcender l’espace et le temps, comment en définitive situer la pertinence du discours philosophique ?
III.3 L’ambivalence caractéristique de la philosophie : La philosophie comme pensée de l’universalité et de la particularité
Idée l : La réflexion philosophique doit allier la pensée de l’instant et celle du mouvement continu de l’histoire. Ainsi, selon Jean Wahl, « toute philosophie est méditation sur le dedans et le dehors et sur tout ce qui transcende le dedans et le dehors. »
Idée 2 : En tant qu’expression de la sagesse humaine ‘dans sa transversalité et son universalité, la pensée philosophique, quand bien même elle résulterait d’un individu et d’une époque, serait toujours susceptible d’exercer une influence décisive sur la postérité.
L’histoire de la philosophie est en même temps une philosophie de l’histoire, capable d’enrichir et d’outiller l’existence des hommes aux divers âges de l’histoire. En ce sens, la morale d’Epicure, les maximes de La Rochefoucauld, la sagesse socratique de la mort et le rigorisme moral kantien constituent, aujourd’hui encore, un inépuisable patrimoine, autant dire des prémisses incontournables à toute vraie didactique de l’existence.
Idée 3 : Cette double caractérisation de la philosophie ressort clairement des versants de la dialectique platonicienne : le philosophe s’élève jusqu’à la contemplation (mouvement général, universel); il redescend ensuite dans la caverne pour y impulser et opérer des changements (mouvement particulier suivant le milieu où on veut implémenter ses idées).
Idée 3 : Il faut donc distinguer entre les problèmes urgents auxquels doit s’attaquer instantanément la philosophie, ct les problèmes sérieux, les vrais, ceux-là, à cause de leur pérennité et de leur universalité, résistent à l’usure du temps et deviennent éternels. C’est pourquoi, nous dit Ludwig Wittgenstein, dans les Remarques philosophiques, « il n’y a rien de plus merveilleux au monde que les vrais problèmes de philosophie. ». C’est par leur capacité à poser et à se préoccuper de ce genre de problèmes qu’on reconnaît la valeur des grands et des vrais philosophes.
Idée 4 : La philosophie apparaît alors, selon une belle expression empruntée à Edgar Morin, dans ‘’Une politique de civilisation’’, comme une pensée « globale >> (think global and act local), c’est-à-dire qui parvient à conjuguer le global (universel) et le local (particulier).
Idée 5 : la philosophie est un usage rationnel et impersonnel de la pensée dans la résolution des problèmes de l’homme : (e La philosophie est une activité discursive, qui a la vie pour objet, la raison pour moyen et le bonheur pour but. » (André Comte-Sponville, Une éducation philosophique) Conclusion partielle : On le voit, la vraie philosophie est celle qui, tout en s’enracinant dans la pratique et le vécu quotidien des hommes et (les peuples, peut s’universaliser et transcender la temporalité.

IV. Conclusion
• Rappel du problème soulevé par la question posée
• Rappel succinct de la thèse et de sa critique
• Solution personnelle au problème (et ouverture).