2ième partie : Le théâtre négro-africain, un théâtre de réflexion.
• Les thèmes abordés par les œuvres théâtrales négro-africaines suscitent la réflexion. Ainsi, certains dramaturges négro-africains s’interrogent sur les atrocités perpétrées par les colons ou les esclavagistes. À titre illustratif, Joseph Ngoué s’interroge sur la place du Noir dans la société, puisque même les chiens ont la primauté sur eux. Il en est de même pour David Mbanga Eyombwan qui, dans Ngum a Jemea, dresse un réquisitoire violent contre les colons qui, non contents de spolier les autochtones de leurs terres, tuent ceux qui essayent de protester contre cette usurpation.
• Au-delà du rire, les dramaturges négro-africains posent les problèmes relatifs au destin des peuples africains. Dans le dialogue d’Une Saison au Congo que nous avons évoqué plus haut. Césaire pose le problème des indépendances mal acquises par les pays africains. L’incompréhension que manifestent les personnages explique peut-être la gestion calamiteuse des indépendances dont l’Afrique pâtit aujourd’hui. Et les propos du Tribaliste Mukongo lèvent un pan de voile sur un fléau qui gangrène le continent noir : le tribalisme.
• Les dramaturges négro-africains contribuent à l’émancipation des peuples africains parce qu’ils soulèvent dans leurs œuvres des questions relatives au développement de l’Afrique. Dans La Mort de Chaka par exemple. Seydou Badian préconise des comportements nouveaux mieux adaptés aux exigences de solidarité et de responsabilité.
Synthèse : Les dramaturges négro-africains distraient le public par la présentation de personnages et d’aventures cocasses.
Mais parallèlement, ils sensibilisent les populations sur les problèmes qui plombent le développement de l‘Afrique. Le théâtre négro-africain est donc d’abord un jeu avant d’être un enjeu.